Édito

Aminata Abdoulaye Hama – Edoxi Gnoula – Myriam Saduis

16/11 > 09/12

MOUVEMENTS D’IDENTITE est un ensemble, un agencement de trois spectacles, indépendants les uns des autres. Chacun de ces projets peut se voir séparément mais ils sont aussi conçus pour résonner l’un par rapport à l’autre. Chacun propose un récit de femme singulier, lié à un ou plusieurs endroits du monde, rendant compte de tensions vécues concrètement, physiquement devrait-on dire, entre un pays d’Afrique (Tunisie, Burkina Faso, Niger) et l’Europe (France-Belgique). Chacune de ces trois femmes s’est (dé)battue avec ses origines, sa filiation, pour s’inventer une vie, une voix, un corps. Ce qui les rassemble est un mouvement, une mue non finie, ouverte, toujours perméable au présent. Elles ont traversé des mers, des récits, ont cherché des traces, ont voulu comprendre et ont décidé de raconter. Leur histoire singulière, leur place dans le monde sont uniques mais parce qu’elles touchent à notre Histoire, à notre rapport problématique et difficile à l’Afrique, parce qu’elles rendent compte d’une certaine énergie “féminine”, d’un immense travail d’accouchement de soi-même, elles rejoignent un endroit névralgique, sensible de notre monde d’aujourd’hui. “Le monde a besoin de féminin” a répondu Juliette Binoche à la question posée, dans l’émission 28 Minutes, “Pourquoi avez-vous créé une maison de production féministe?”. Oui le monde a besoin de féminin, et plus encore peut-être de ce féminin là, celui qui se construit par delà les continents et s’ancre dans des cultures étrangères pour mieux affronter notre réalité européenne, sa diversité, et ses tensions multiples.

MAIS AUSSI

Les mouvements impliquent la friction. La friction crée l’énergie. Cet ensemble dans lequel les représentations s’enchevêtreront afin de se donner de l’écho sera ponctué de rencontres, de débats, de projections, de musique du monde.

Des invitées telles que Seloua Luste Boulbina, philosophe spécialiste des études post-coloniales et auteure de l’ouvrage L’Afrique et ses fantômes, ou encore Penda Diouf, auteure Camerounaise-Sénégalaise nous rejoindront lors de soirées d’échanges et de débat.

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